Lancé le 21 septembre en France, The Conversation FR, est la déclinaison française du pure-player international existant déjà depuis 2011 en Australie, puis lancé par la suite au Royaume-Uni (2012) puis aux Etats-Unis (2014). Son ambition : vulgariser au maximum l’information afin qu’elle soit accessible et disponible pour le grand-public par le biais de contributions académiques. The Conversation, c’est aussi une news-room où se rencontre journalistes, universitaires, chercheurs dans le but de « converser » et diffuser les savoirs. Mais c’est aussi 5 sites confondus, 28 000 auteurs universitaires et chercheurs venant de 1 300 institutions, 22,33 millions de lecteurs dans le monde.
A l’occasion de son lancement, Noir Sur Blanc a rencontré Didier Pourquery, ancien Directeur adjoint au Monde, qui co-pilote aujourd’hui ce nouveau média avec Fabrice Rousselot, Directeur de la rédaction de The Conversation.
Il existe déjà beaucoup de médias qui relaient les opinions des experts , enseignants-chercheurs, professeurs en France. Quelle est la valeur ajoutée de The Conversation ?
The Conversation est un site d’actualité généraliste, gratuit, tourné vers le grand public entièrement écrit par des universitaires et chercheurs. C’est un site collaboratif: experts et journalistes collaborent pour produire des articles clairs, assez courts (6000 signes) et solides. Nous couvrons tous les sujets, de la littérature à la génétique et de la politique à la vie des entreprises. Notre propos est la diffusion du savoir des experts, le partage des connaissances. Nous ne sommes pas à la recherche du « clic » (pas de publicité sur notre site) mais de la diffusion la plus large du travail de nos auteurs, de leurs articles, y compris par la re-publication -sous licence Creative Commons- par d’autres sites extérieurs à The Conversation.
Autre différence: notre appartenance à un grand réseau international anglophone, qui permet la diffusion des articles des chercheurs français dans le monde entier. Le premier article produit par The Conversation France, un papier de Pierre Leriche (CNRS-ENS) sur Palmyre a eu 938 000 lecteurs par le jeu des re-publications, via nos collègues anglais, américains et australiens de The Conversation.
Qu’est-ce qui vous différencie de The Conversation US, UK et Australie ?
Chaque site « national » du réseau s’appuie sur son propre environnement universitaire. En France, nos partenaires fondateurs, outre la CPU et l’IUF, sont des Comue (PSL, USPC, Paris Saclay, …), des écoles françaises, des organismes de recherche (Irstea, CRI, …) et des universités comme l’Université de Lorraine. Pour le reste nous suivons les mêmes règles que les autres sites du réseau: gratuité, transparence, collaboration approfondie, partenariats, etc. Et nous sommes les « petits derniers ». TC AUstralie a été lancé en 2011, UK en 2013, USA en 2014 et Afrique du Sud en mai dernier. Enfin nous voulons apporter au reste du réseau des sujets différents comme l’économie du tourisme et du luxe, le vin et la gastronomie, ou des experts différents représentatifs de l’excellence française en sciences « dures » ou en économie par exemple.
Dans un contexte de crise au sein de la presse, quels sont les spécifiés de votre business model ? un média de plus ?
Notre modèle est simple: nous sommes une association à but non-lucratif, comme nos collègues anglophones du réseau sont « non profit ». Nous sommes financés par des cotisations de nos membres. Nous sommes un média complémentaire, qui cherche à apporter au débat public des points de vue, analyses et arguments différents. Nous sommes aussi un centre de ressources pour faire connaitre les professeurs et chercheurs français en France mais aussi à l’international. Les autres médias peuvent « se servir » chez nous pour re-publier nos papiers, contacter les auteurs que nous publions et les interviewer. En somme un média de partage, collaboratif et ouvert.